Les @mers du CESM


Les @mers du CESM - 19 avril 1944 :

Le cuirassé Richelieu participe au bombardement de Sabang, base japonaise en Indonésie. Le navire français, ayant rejoint l’Eastern Fleet commandée par l’amiral britannique Somerville, prendra part à trois autres opérations visant des bases navales ennemies. Après 52 mois passés en mer, le bâtiment rentre à Toulon le 1er octobre 1944. À nouveau déployé en Asie du Sud-Est l’année suivante, le bâtiment assistera à la capitulation du Japon dans la rade de Singapour le 23 septembre 1945.





06 mai 2024

Marine nationale : le choix du nom de baptême du PAN n°1

© Marine nationale. 7 mai 1994, Brest. Sont reconnaissables sur ce cliché, de gauche à droite, l’Amiral Jacques LANXADE, Chef d'état-major des Armées, le Ministre de la Défense, Monsieur François LÉOTARD (légèrement en retrait), le Premier ministre, Monsieur Édouard BALLADUR, le Président de la République, Monsieur François MITTERRAND et le Directeur des Constructions navales, Monsieur Jacques GROSSI. À noter que Jacques CHIRAC fait partie des personnes déambulant à la suite du Président de la République, dans la base navale de Brest.

     Quelles raisons présidèrent à retenir comme nom de baptême pour le Porte-Avions Nucléaire n°1 (programme PAN) celui du Libérateur de la France, le général Charles de GAULLE ? Bien des sources secondaires proposent des explications qui ne se recoupent pas toujours tant sur les dates que sur les rationalités de la manœuvre. Certaines légendes tenaces attribuent un rôle à un Appelé qui n'aurait pas apprécié son service à la mer à bord de l'Arromanches. Il est tenté d'apporter quelques précisions qui ne lèveront pas toutes les zones d'ombre mais qui osent prétendre écarter certaines hypothèses et lever certains doutes.

18 septembre 2023

L'attaque de la base navale de Sébastopol du 13 septembre 2023 : la chance d'un premier avertissement

B-237 Rostov-na-Donu (Izd. 636.3). Photographie probablement du fait d’un ouvrier travaillant dans le bassin recevant ce bateau. Le cliché invite à considérer que la coque résistante a été percée en deux endroits distincts et que les munitions ont détonné à l’intérieur de celle-ci, sans compter le déclenchement d’éventuel(s) incencie(s).

    
     La base navale de Sébastopol, attaquée par « des missiles » dans les premières heures du 13 septembre 2023, a vu le bâtiment de débarquement de chars BDK-43 Minks (Izd. 775/II) et le sous-marin diesel-électrique B-237 Rostov-na-Donu (Izd. 636.3) être atteints. Ils sont probablement devenus depuis aptes à être condamnés à la démolition. Cette escarmouche mérite d'être détachée de l'ensemble des actions menées sur le théâtre d'opérations, car elle a le potentiel de sonner la fin de la Flotte de la Mer Noire, et d'achever de constituer la proposition stratégique révélée le 4 août 2023. C'est peut-être, aussi, la seule démonstration que nous aurons la chance d'observer, chez autrui, prouvant que la défense des bases navales est entièrement à repenser. Ces épisodes historiques furent rares, et souvent incompris.

12 mars 2023

Deutsche Marine : F127, l'avenir de la défense aérienne des flottes européennes ?

© US Navy. Esquisse d'un concept du milieu des années 1970 devant figurer la reconstruction du CGN-9 USS Long Beach (1961 - 1995). Les travaux devaient permettre de concevoir et construire les superstructures nécessaires à l'intégration de l'AEGIS et du futur radar à faces planes AN/SPY-1, permettant au croiseur reconstruit d'être l'avant-projet du programme nuclear-powered strike cruiser (CSGN). La conversion du CGN-9 USS Long Beach et le programme CSGN ont été annulés par le gouvernement du Président James Earl Carter, Jr. (20 janvier 1977 – 20 janvier 1981), en 1977, en faveur du programme CGN-42.

     La société de construction navale militaire ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) est mise au défi d'un redressement spectaculaire de sa place dans l'industrie allemande : quitte à influencer lourdement la décision publique, malgré les désidératas énoncés par le gouvernement fédéral lui-même. C'est avec la douceur d'une Panzerdivisionen déflorant les forêts des Ardennes un petit matin de mai que M. Oliver Burkhard a fait du programme F127 le « véhicule » du retour en force de TKMS sur le segment des bâtiments de surface. Quitte à faire la décision quant à l'arrêt de la coopération avec les Pays-Bas. En effet, le « Bundesamt für Ausrüstung, Informationstechnik und Nutzung der Bundeswehr » (BAAINBw) excluait de la procédure par appel d'offres, en mars 2018, TKMS du programme MehrzweckKampfSchiff klasse 180 (MKS180).

23 octobre 2022

US Navy : SSBN-736 USS 𝘞𝘦𝘴𝘵 𝘝𝘪𝘳𝘨𝘪𝘯𝘪𝘢 en patrouille dans l'océan Indien, cas d'école de la NPR 2018 ?

© US Navy – US CENTCOM.

     Le United States CENTral COMmand (CENTCOM) - l'un des onze Unified Combatant Commands - a signifié, par communiqué de presse, et photographies à l'appui, que le SSBN-736 USS West Virginia (1990) naviguait dans les eaux internationales de la mer d’Arabie, le 19 octobre 2022. Et qu'ont été reçus à bord le général Michael « Erik » Kurilla, commandant le CENTCOM depuis le 1er avril 2022, et le vice-amiral Charles Bradford "Brad" Cooper II, commandant la Fifth Fleet. Ce serait le 1ier déploiement d'un SSBN (Sub-Surface Ballistic Nuclear ou Sous-marin Nucléaire Lanceur d'Engins (SNLE) américain en océan Indien et peut-être la manifestation la plus explicite de la posture nucléaire américaine - par fait de diplomatie navale sous-marine et nucléaire - depuis le 24 février 2022, c'est-à-dire l'invasion de l'Ukraine par la Fédération de Russie.

15 octobre 2022

Военно-морской флот : projet de sous-marin stratégique à propulsion nucléaire de 5ième génération « Arktur »

© TsKB MT Rubin.

     Le projet de sous-marin stratégique (Ракетный подводный крейсер стратегического назначения (РПКСН) / Raketnyy podvodnyy kreyser strategicheskogo naznacheniya (RPKSN) – équivalent russe des Sous-marins Nucléaires Lanceurs d’Engins (SNLE ou SSBN) à propulsion nucléaire de cinquième génération dénommé Арктур / Arktur, a été conçu par le bureau d’études TsKB MT Rubin et présenté au salon Army-2022 (15 – 21 août 2022) sur le stand même de la Marine russe et non celui de l’industriel : soulignant l’intérêt de celle-ci pour ce projet qui a fait l’objet d’une analyse par Benjamin Gravisse (« Le projet de sous-marins stratégiques Arktur », Red Samovar, 23 août 2022). Arktur matérialise ce à quoi pourrait ressembler un futur SNLE russe devant entrer en servie à l’horizon 2050 pour opérer dans les « eaux froides ». Quelques remarques relatives à son architecture confinant peut être à quelques ruptures sur certaines pratiques établies.

14 octobre 2022

Koninklijke Marine : une nouvelle « manœuvre norvégienne » ?

© TKMS. Type 212CD Expeditionary.

     La remise de la lettre B, le 13 décembre 2019, dans le cadre du programme Walrus replacement signifiait le choix de trois soumissionnaires afin de poursuivre les discussions avec la Defensie Materieel Organisatie (DMO). Le sujet de la construction sous licence des quatre bateaux - latent mais jamais exigé publiquement - semble avoir été abordé officiellement au premier semestre 2020 avec les soumissionnaires car SAAB s'est positionné (11 octobre 2022) lors d'un exercice de relations publiques tandis que ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) l'a fait en deux temps : en attendant un troisième, c'est-à-dire la répétition de la « manœuvre norvégienne » ?

11 octobre 2022

ВМС ЗСУ : créer une flottille fluviale pour le Dniepr ?

© U.S. Navy/Pool. Une péniche de débarquement américaine effectue un bombardement naval préalable à un débarquement par des roquettes sur la côte accidentée d'Iwo Jima, le 19 février 1945. Cette photo a été prise à partir d'une autre péniche de débarquement avant que les Marines ne mettent pied à terre.

     Il est proposé ici que la France participe politiquement, financièrement et matériellement à la constitution d’une flottille fluviale, au sein de la Військово-Морські сили Збройних сил України (ВМС ЗСУ), et pour participer aux opérations militaires de libération du territoire national ukrainien, aux bénéfices de l’augmentation de la puissance de feux dans la profondeur, installant une force de dissuasion conventionnelle, mais également au renforcement de la défense aérienne. Une opportunité pour Paris de témoigner de sa solidarité et pour la ВМС ЗСУ de revenir au premier, voire de prétendre à contourner le dispositif russe par le Sud.

10 octobre 2022

Le nouveau problème militaire français : les risques du décrochage ?

© Rama, CC BY-SA 3.0 / Wikipedia.

     La Loi de Programmation Militaire (LPM) 2019 – 2025 est d’ores et déjà en voie d’achèvement alors que sont déjà lancés depuis quelques mois – déjà – les travaux relatifs à la future LPM 2024 – 2030. L’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie (24 février 2022) a lancé une phase de consolidation budgétaire des politiques de Défense, voire dans certains cas ce qui peut être qualifié de réarmement ; efforts qui succèdent au dernier cycle de « fardeau partagé » promut par Washington, dans le cadre de l’Alliance atlantique. Le rang militaire français risque d’être mis au défi par l’évolution des politiques de Défense de l’Allemagne, du Royaume-Uni et de la Pologne.